Avez-vous un blanc de prédilection?
Matthew : Il semble que j’ai souvent dit : « dans le doute, optez pour Blanc Lin. » J’utilise plusieurs blancs en même temps et, tôt ou tard, je finis par presque tous les utiliser. Opulence OC-69 est un blanc que j’utilise souvent ces derniers temps. Oie Blanche OC-17 en est un que j’utilise fréquemment, particulièrement pour les moulures. C’est vraiment ma couleur de choix pour cet élément architectural.
Que pensez-vous du blanc sur les plafonds et les moulures? Faites-vous des combinaisons?
Matthew : Oui, je combine. Je ne pense pas qu’il y ait une règle d’or. Tout dépend de l’espace, de l’architecture, du client – chaque projet est différent.
Avez-vous un groupe de couleurs que vous aimez intégrer dans vos projets?
Matthew : Habituellement, j’effectue mon choix de couleurs à partir de zéro, mais il y a une couleur qui revient sans cesse. Je suis fou de Sans Lune CSP-570 qui provient de la collection Récit couleur de Benjamin Moore. Je l’ai utilisée dans une maison-témoin Elle Décor et elle est présente chez moi et dans mon bureau. À la sortie de mon nouveau livre, vous verrez que Sans Lune l’agrémente au complet. C’est une teinte foncée qui a une profondeur incroyable, avec un peu de vert qui est parfois plus bronze ou noir ou gris. Avec sa capacité de changer avec la lumière, c’est ma nouvelle couleur préférée.
Comment trouvez-vous les fournisseurs et les ressources, comme les artisans, qui vous aident à donner vie à votre vision?
Matthew : Au fil des décennies, j’ai établi toute une liste de fournisseurs et d’artisans qui travaillent très bien et sont d’une fiabilité à toute épreuve, ceux qui répondront présents lorsque j’ai besoin d’eux et avec qui mon client s’entendra à merveille. Chaque année, j’essaie d’en ajouter à ma liste et de les tester. Dans l’ensemble, l’industrie est une affaire de confiance et de fiabilité, et c’est ce que je recherche chez les fournisseurs. Je suis ravi de constater qu’il y a des gens qui choisissent des métiers artisanaux comme le travail du verre ou de la pierre. C’est réjouissant de constater qu’il existe toujours des gens soucieux de s’engager à apprendre et à transmettre ces compétences.
Au vu du soutien et des conseils que vous avez obtenus au début de votre carrière, particulièrement auprès de David Easton, avez-vous des conseils pour les décorateurs qui se lancent?
Matthew : Le meilleur conseil que j’ai reçu – de la journaliste de mode et de décoration de CNN Elsa Klensch : « N’accordez pas de crédibilité à vos éloges. Si vous commencez à y croire, vous êtes perdu. Les éloges n’ont rien à voir avec la réalité. Elles ne sont pas une garantie de succès. Rangez vos éloges et faites votre travail. » Dans cette industrie, il n’y a pas de raccourci. Il faut y mettre le temps. Vous pensez qu’il y a un raccourci ou que vous avez trouvé un moyen facile de le faire, mais votre client finira par se rendre compte que quelque chose ne va pas. Il est impossible de faire semblant très longtemps.
J’apprends encore tous les jours. Je crois que mon temps de réaction est meilleur : je peux résoudre les problèmes plus rapidement que jamais. Je fais toujours confiance à mon instinct, il n’y a pas de solution unique. Il faut avoir l’esprit ouvert. L’instinct évolue et se raffermit avec le temps, mais ce n’est pas automatique : il faut consentir les efforts nécessaires et travailler en conséquence.